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taires perpétuels. Le rétablissement de ces places fera renaître une branche d’éloquence très négligée depuis dix ans et donnera aux travaux académiques cet esprit de suite, cet enchaînement de faits et de pensées qui seuls peuvent fixer l’époque des découvertes et tracer avec exactitude l’histoire des connaissances humaines. »

S’il était utile d’entrer dans de plus grands détails, nous pourrions montrer tout ce que les règlements des quatre classes établies en l’an XI ont emprunté aux règlements antérieurs à 1789, et comment les travaux commencés avant 1789 ont été continués par les savants qui les avaient entrepris alors et par leurs nouveaux collaborateurs.

On voit qu’il restait peu de chose à faire à l’ordonnance du 21 mars 1816 pour réconcilier le présent et le passé. Si la Restauration l’a fait en maintenant l’unité de l’Institut, sauf à reprendre les anciennes dénominations des académies, « afin de rattacher leur gloire passée à celle qu’elles ont acquise » dans la nouvelle organisation, elle ne s’y est malheureusement pas cru obligée pour la composition du personnel. La Convention n’était pas seule à lui donner un mauvais exemple. Le Directoire en avait donné un autre en invitant l’Institut à remplacer Carnot, Barthélemy, Pastoret, Sicard et Fontanes, condamnés à la déportation par les lois du 19 et du 22 fructidor an V[1]. Napoléon n’avait pas suivi cet exemple. Lorsqu’il a réorganisé l’Institut, en

  1. Les hommes politiques et les journalistes frappés par le coup d’État de fructidor an V et remplacés à l’Institut en l’an VI, malgré les protestations de Delisle de Sales, sont rentrés à l’Institut, sauf Barthélemy, qui n’était