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cherches lentes et sévères sur l’antiquité, rapprochées des élans de l’imagination des poètes et des peintres, l’histoire séparée des antiquités et des langues anciennes, qui en sont tout à la fois les matériaux ou les seuls instruments ; la morale réunie à la géographie, celle-ci séparée de l’astronomie ; l’éloquence oubliée, les langues anciennes tenant la place des belles-lettres. Ces oublis, ces disparates, ces incohérences nous ont paru avoir une dangereuse influence sur le sort des lettres, altérer ou dénaturer les leçons de nos grands écrivains, tarir les sources de la véritable érudition, déplacer les arbitres et détruire les autorités du bon goût, abandonner à des hommes médiocres le sceptre de la littérature dont ils abusent si étrangement, égarer enfin la jeunesse et les étrangers qui cherchent en vain les traces de l’ancienne route.

« À ces premiers défauts se joignent encore dans l’Institut, et sous l’apparence d’une alliance illusoire entre ses diverses parties, le vice des élections faites en commun pour des places dont un petit nombre seul peut apprécier les compétiteurs ; le vice plus intolérable encore d’une association d’acteurs et de comédiens placés à côté des physiciens, des géomètres, des magistrats, des poètes, des auteurs dramatiques qu’ils vont juger pour le fauteuil académique, comme ils les ont déjà jugés au foyer de leurs théâtres. De pareils écarts n’avaient point lieu dans les anciennes Académies.

« Les vices de l’Institut tiennent donc principalement aux différences qui l’éloignent du régime académique.

« Il faut donc y introduire ce que celui-ci avait de bon,