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membres de l’Institut, une indemnité à l’occasion de leur travail, suivant les traditions de la royauté. Villiers, dans un long rapport au conseil des Cinq-Cents, faisait de grands efforts pour justifier l’allocation d’une somme annuelle de 1,500 livres.

« Laissons aux Académies des Rois tout ce qui les dégrade, sans mépriser les usages qui y entretiennent l’émulation et qui font leur renommée. Rejetons des anciennes institutions tout ce qu’elles avaient de défectueux, mais sanctifions par l’amour de la liberté tout ce que les tyrans ont fait par haine contre elle, et consolidons un établissement dont l’organisation nous donne les plus belles espérances : l’égalité qui en est le fondement, et son indépendance absolue du pouvoir exécutif le préservent de toute influence, sans que cette indépendance puisse donner des inquiétudes.

« Il serait dangereux de lui accorder de trop grands avantages pécuniaires ; mais, en ne lui donnant que ce qu’il faut pour le soutenir, vous en éloignez les abus, et vous assurez son existence.

« Vouloir priver ses membres de toute rétribution, ce serait leur dire de chercher ailleurs ce que le travail et l’étude doivent procurer à tous les hommes ; ce serait donner aux riches le privilège exclusif de la science, comme ils l’avaient dans le dix-septième siècle, avant la création des Académies : elle leur était réservée alors, comme aujourd’hui l’ignorance, parce qu’il n’existait pour le peuple aucun moyen de s’éclairer et de s’instruire. »

Le projet de loi, malgré ces arguments si puissants,