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à l’acteur célèbre qui recrée les chefs-d’œuvre du grand théâtre en leur donnant l’âme du geste, du regard et de la voix et qui achève ainsi Corneille et Voltaire. »

L’Institut, organisé par la nouvelle loi, s’écartait assurément d’une manière sensible de l’organisation des anciennes Académies. Non seulement il ne faisait qu’un corps divisé en trois classes, et dans lequel l’unité avait été poussée à ce point que les élections étaient faites par tous les membres réunis, sans distinction de classes ; mais de plus les anciens cadres étaient brisés. L’Académie des sciences seule se trouvait à peu près intacte dans la première classe, avec ses anciennes subdivisions. Quant à la seconde classe, celle des sciences morales et politiques, elle était nouvelle. La philosophie, présentée sous le nom d’analyse des sensations et des idées, la morale, la science sociale et la législation, l’économie politique, l’histoire, la géographie avaient sans doute des représentants dans les anciennes Académies, et nous n’avons pas besoin de les nommer ; mais en réunissant ces sciences dans un même groupe, on entendait donner aux études académiques un autre caractère. Quant à la troisième classe, consacrée à la littérature et aux beaux-arts, et où se trouvaient pêle-mêle la grammaire, les langues anciennes, la poésie, les antiquités et les monuments, la peinture, la sculpture, l’architecture, enfin la musique et la déclamation, on voit qu’elle pouvait se rattacher à quatre des anciennes Académies auxquelles elle emprunta plusieurs membres.

Il s’y trouvait même un élément nouveau auquel Daunou avait tenu à donner de l’importance : la déclamation. Les