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ces conférences journalières entre les hommes habiles et versés dans les mêmes sciences, dont le résultat doit être d’accroître les richesses de l’imagination et de l’esprit et de diriger le vol du génie vers le but le plus utile et le plus sûr. Vous encouragerez ces travaux communs, desquels jailliront, avec une force doublement active, tous les rayons qui doivent éclairer le monde. »

Tout est réuni dans ce court exposé des motifs pour justifier les institutions condamnées par Grégoire et par David et détruites par la Convention. Boissy d’Anglas refait le discours prononcé par Lebrun le 20 août 1790, et la Convention adopte l’article 298 de la Constitution portant : « Il y a pour toute la République un Institut national chargé de recueillir les découvertes, de perfectionner les arts et les sciences. »

À son tour, Daunou, rapporteur de la loi du 3 brumaire an IV sur l’instruction publique, motive dans des termes semblables le titre IV de cette loi qui, en exécution de la Constitution, organisait l’institut.

Ne voulant pas avouer qu’il propose de rétablir les anciennes Académies, en les groupant sous une autre forme, en les unissant par ce lien que Colbert avait tenté de créer, il déclare qu’il les efface.

« Nous avons emprunté de Talleyrand et de Condorcet le plan d’un Institut national, idée grande et majestueuse dont l’exécution doit effacer en splendeur toutes les Académies des Rois, comme les destinées de la France républicaine effacent déjà les plus brillantes époques de la France monarchique. Ce sera, en quelque sorte, l’abrégé du monde