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public, à la séance du 1er août, qui signale partout des conspirateurs et des traîtres.

Il faut dire aussi que, dans cette séance du 8 août, la Convention voyait défiler avec enthousiasme les délégués des départements venus à Paris pour apporter le vote des assemblées primaires sur la constitution éphémère du 24 juin 1793 et qui se présentaient à la barre aux cris de : Vive la République ! vive la Montagne ! Il faut ajouter que, dans cette même séance, la veuve Marat venait développer longuement une plainte contre deux journalistes qui, prétendant continuer les feuilles patriotiques de ce grand citoyen, usurpaient son nom et calomniaient sa mémoire en défigurant ses principes et le présentant comme un apôtre insensé du désordre et de l’anarchie ; sur quoi Robespierre demandait que le comité de sûreté publique examinât la conduite des écrivains mercenaires qui lui étaient dénoncés, en déclarant que la mémoire de Marat devait être défendue par la Convention et tous les patriotes.

Voilà le moment, voilà le milieu dans lequel délibérait le comité de l’instruction publique et dans lequel Grégoire venait faire son rapport sur la suppression des Académies[1]. Grégoire, entraîné par le courant de ces années de violence,

  1. Il est à noter que le Moniteur, dans le compte rendu de la séance du 8 avril 1793 (no du 10 complété par le no du 15), ne dit rien du rapport de Grégoire, du discours de David et de la suppression des Académies ; mais il consacre deux colonnes à la pétition de la veuve Marat. C’est dans une note au no du 9 août, à la suite du compte rendu de la séance du 7, qu’il donne cette indication : « Grégoire a fait un rapport sur les Académies ; il les regarde comme des institutions inutiles et en demande la suppression. Le premier article du projet est adopté. Les autres articles ont été ajournés. »