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philosophique, la section littéraire et la section des sciences, et complétée par une Académie des beaux-arts. Après sa mort, la question de la réforme des statuts fut abandonnée[1]. Ce n’est pas le lieu d’insister sur le projet de Talleyrand soumis à l’Assemblée constituante, sur celui de Condorcet présenté à l’Assemblée législative. Arrivons à l’œuvre de la Convention.

Les attaques contre les Académies avaient redoublé depuis l’installation de la Convention. Le 25 novembre 1792, une loi suspendait, dans toutes les Académies de France, les remplacements et les nominations. Elle supprimait, en même temps, la place de directeur de l’Académie de peinture, sculpture et architecture établie à Rome.

Le 8 août 1793, Grégoire vint, au nom du comité de l’instruction publique, présenter à la Convention un projet de décret qui supprimait toutes les Académies patentées et dotées par la nation.

Pour bien se rendre compte des mobiles qui faisaient agir la Convention, il suffit de se rappeler les événements qui se sont accomplis dans cette année 1793, et le 21 janvier, et le 31 mai, préludes de la Terreur, et la guerre étrangère et la guerre civile.

La Convention était aux prises avec l’Europe, avec la Vendée, avec l’insurrection des départements provoquée par la proscription des Girondins. Mayence et Valenciennes venaient de capituler. On peut voir toutes ses inquiétudes dans le rapport lu par Barrère, au nom du comité de salut

  1. Jules Simon, Une Académie sous le Directoire, p. 58.