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reuse défense des Académies[1]. « C’est en mon nom seul que je vais parler, disait-il… Je le ferai sans prévention pour les Académies, qui me sont, qui me seront toujours étrangères (il ne prévoyait pas qu’il serait, en l’an VIII, troisième consul et qu’il entrerait en l’an IX dans la troisième classe de l’Institut) ; sans intérêt pour ce vieil ordre de choses auquel leurs détracteurs prétendent qu’elles appartiennent.

« Les arts, les sciences seront toujours le besoin et l’embellissement des empires. Ils ornent leurs prospérités ; ils consolent et font respecter leurs disgrâces. C’est par eux que, dans les temps de faiblesse, dans les jours de décadence, la France a régné encore sur les opinions et que les hommes de toutes les nations sont venus s’instruire à leur école.

« Cet éclat, c’était aux Académies que vous le deviez.

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« Du moment où les Académies furent formées, les lettres, les sciences, les arts devinrent le goût ou le délassement de tous les citoyens.

« Les ouvrages qui sortaient de leur sein, l’éclat de leurs séances, l’exagération même de leurs succès, vantés par plus de cent bouches, fixaient sur la France les regards de toute l’Europe.

« C’est à cette époque que Paris commença à être le rendez-vous des nations, que l’urbanité française devint proverbe, que notre langue fut la langue des autres

  1. Le Moniteur ne l’a pas reproduite. On la trouve dans les Archives parlementaires, 1re série, t. XVIII.