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Lorsqu’en 1803, Chaptal propose au gouvernement consulaire de remanier l’organisation de l’Institut et de rétablir les quatre Académies anciennes, « avec le titre qui les distinguait et auquel était attaché plus d’un siècle de gloire », tout en maintenant l’unité de l’Institut, l’idée est acceptée, quoi qu’on en ait dit, par Napoléon, qui renvoie le projet au Conseil d’État. Le Conseil d’État n’a pas cru devoir approuver les mots, mais il a approuvé le fond de la proposition, et les anciennes institutions ont été rétablies sous les nouveaux noms. En réalité, le principe était posé depuis 1795, et l’on n’avait plus à discuter que sur des détails d’application.

L’ordonnance de 1816, dans son préambule, cherche à accentuer la restauration qu’elle apporte ; mais elle n’en donne pas moins aux différentes Académies, qui sont rétablies cette fois avec leurs anciens noms, l’organisation et les règlements des classes de l’Institut auxquelles elles correspondaient.

Les liens des anciennes institutions avec les nouvelles sont assurément plus resserrés en 1803 et en 1816 qu’en 1795 ; mais ils existent dès le premier jour, et l’abîme creusé en 1793 entre le présent et le passé, pour reprendre le mot de M. de Tocqueville, a été rapidement comblé.

Nous voudrions insister sur ce point en apportant des documents dont plusieurs sont inédits, dont quelques autres sont peu connus, parce que le Moniteur ne les a pas reproduits, et que nous avons trouvés dans les collections de la Chambre des députés, dans les archives de l’Institut et aux Archives nationales. Assurément l’histoire de la des-