Page:Auclert - Les Femmes arabes en Algérie, 1900.pdf/90

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Quand les juges demandent leur âge aux arabes qui comparaissent devant eux, ceux-ci répondent souvent : « Nous sommes comme les moutons, nous n’avons pas d’âge. »

Le serment n’est jamais déféré à l’audience, mais il est accepté soit sur un marabout vénéré, soit dans la mosquée, un vendredi avant midi, sur l’étendard du prophète flottant au-dessus de réchauds d’encens.

La meilleure condition pour les femmes arabes aisées est d’être divorcées ou veuves ; ainsi seulement, elles sont libres de participer à la vie extérieure. Elles président aux réunions où l’on parle de la tribu et de la race. Dans ce pays où les poètes, sorte de troubadours, vont de douars en douars, déclamer sur l’amour, la galanterie, au lieu de les déconsidérer les pose. Elles ont, paraît-il, des légions d’adorateurs platoniques.