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la cause est entendue et jugée par le Cadi ; autant est lente et coûteuse la justice française ; mais en dépit des journées d’attente et des dépenses considérables, les arabes très processifs sont toujours devant les tribunaux. Il est vrai, qu’ils se montrent quelquefois humains envers ces dépouillés que l’instinct de la conservation pousse à exercer des « reprises ». Bien avant que le président Magnaud se soit rendu célèbre, un modeste juge de paix d’Algérie acquitta un malheureux arabe n’ayant pas mangé depuis cinq jours, qui avait volé une chèvre et l’avait vendue vingt-cinq sous.

Les plaideurs musulmans comptent beaucoup moins sur leur bon droit que sur leur bourse pour avoir raison de leurs adversaires ; donc, dès qu’ils ont des démêlés avec la justice, ils veulent mettre tout le monde dans leur jeu et ils offrent de l’argent aux juges et à leurs tenants et aboutissants.

Les femmes agissent comme les hommes ; quand elles plaident en divorce, à défaut du