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rencontrer les reines de beauté qui, à leur approche des tentes, s’enfuient toutes blanches, battant l’air de leurs bras et donnant à leur voile des allures d’ailes de colombes effrayées ; mais doivent-ils s’oublier au point d’outrager, dans la moukère, tout le sexe féminin ?

Outrepassant la cruauté des chefs, le garde-champêtre, parfois saisit et fait transporter à son domicile, pour son usage personnel, les chargements de fagots dont vivent les pauvres vieilles indigènes. En guise de paiement on donne à la mauresque affamée, une vingtaine de coups de canne.

L’Algérie, qui est actuellement une vaste prison où l’Arabe maltraité n’a pas souvent le morceau de pain dû au prisonnier, doit, selon le désir du général Bugeaud, qui voulait, après l’épée, faire passer la charrue, devenir une colonie agricole et industrielle. Les gardes-chiourme, appelés administrateurs, seraient donc avantageusement remplacés par des praticiens agricoles, aptes à mettre en valeur le pays.