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de violence pour empêcher les Arabes de monter dans leurs compartiments et quand les commissaires de surveillance des gares se montrent humains, prêtent main forte aux malheureux indigènes, ils sont dénoncés.

Chacun se fait un jeu de torturer les Arabes, de les injurier et de les frapper, sous l’œil bienveillant de l’autorité ; quand ce n’est pas l’autorité elle-même qui les brutalise, comme le prouve la plainte ci-dessous :

« Monsieur le Maire,

« Hier matin, je me promenais paisiblement rue Sidi-Allal avec un camarade, lorsque l’agent no 69 s’est approché de moi et, sans provocation aucune de ma part, m’a frappé d’un violent coup de pied et de trois gifles. J’ai été tout surpris de cette algarade et les témoins en ont été indignés ; sans ma patience et mon sang-froid, un mauvais parti allait être fait au dit agent. J’ai protégé sa fuite, me promettant d’avoir raison de son forfait en m’adressant à vous. Je crois avoir bien fait.