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Les Sauterelles




La radieuse Algérie recèle, avec des poux et des serpents, les sauterelles dévastatrices.

Quand, par les chaudes journées de juillet, les Parisiens qui s’amusent sur les pelouses du Bois-de-Boulogne, à saisir au vol les jolies sauterelles vertes ou grises qui animent la nature et se fondent dans son harmonie, songent-ils, qu’à une journée de France, des sauterelles plus grosses, autrement costumées que celles qu’ils ont sous les yeux, sont un fléau que l’on combat, une calamité contre laquelle se porte, par instant, tout l’effort algérien ?

Ces sauterelles qui habitent le désert agissent, quand la famine les pousse, exactement comme les peuples affamés qui, sous prétexte de guerre, vont se refaire chez leurs voisins ; elles se forment en myriades de légions qui s’abattent sur l’Algérie luxuriante et dévorent toute végétation. Cependant, ce n’est encore rien ; ces sauterelles si nombreuses, qu’elles deviennent des nuages qui obstruent la lumière du soleil d’Afrique, qui arrêtent voitures et trains, dans leur marche, pondent là elles s’arrêtent chacune de 80 à 100 œufs qui, une fois éclos,