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émaillent le paysage algérien de leurs coupoles carrées, ces personnages ont préalablement subi un embaumement qui les a momifiés. Ils reposent dans la salle funéraire, sur des espèces de grands lits ou catafalques, ornés de monceaux d’oripeaux de soie multicolore, de drapeaux verts aux croissants dorés, de colliers, de chapelets, d’œufs d’autruche…

Il y a aussi, comme je l’ai dit, des tombeaux de femmes dans les Koubas, tel celui de Lalla Khédidja sur le versant du mont du même nom, dont la crête neigeuse est visible d’Alger qui en est à cent kilomètres.

C’est toujours autour des tombeaux vénérés que se font les serments, que se donnent les mots d’ordre, que se préparent les insurrections. Ces tombeaux sont dans toute l’Algérie assidument visités par les musulmans ; les uns demandent aux marabouts qui les habitent aide et courage, inspiration ; d’autres, leur apportent leurs offrandes.

À toutes fêtes, les femmes se rendent en procession aux tombeaux des marabouts.