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une sorte de paquet long, informe, que l’on se passe de doigts en doigts. C’est un décédé que l’on conduit à sa dernière demeure, sans discours et sans fleurs.

Ce mort que l’on transporte ainsi, est sans cercueil, il va reposer à même la terre ; aussi, pour le préserver de la dent des chacals et des hyènes, qui infestent certaines régions, aussitôt le cadavre enterré à la profondeur de trente ou quarante centimètres, les Arabes confectionnent autour de lui une petite maçonnerie. On place également sur lui des pierres brutes que l’on couvre d’épitaphes.

Cela n’empêche que beaucoup de cimetières arabes sans clôture, comme ceux que j’ai vu, ne soient, la nuit, le rendez-vous des fauves qui, sentant les cadavres et ne parvenant le plus souvent à les déterrer, épouvantent les vivants de leurs rugissements et cernent pendant des heures leurs demeures en quittant le cimetière.

Les enterrements chez les M’zabites se font la nuit et dans le plus grand secret ; ils ne doi-