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Si le mort a été guillotiné, avant de l’ensevelir on lui recoud soigneusement la tête au tronc, afin qu’Allah ne soit pas embarrassé pour le reconnaître.

Si c’est une femme qui est morte, on peigne avec soin ses cheveux, que l’on sépare en deux par une raie au milieu de la tête et qu’on laisse dénoués retomber gracieusement sur sa poitrine, puis le corps est enveloppé de cinq linges blancs. Le cadavre de l’homme n’est enveloppé que de trois linges blancs.

L’hygiéniste Mahomet n’a pas voulu compromettre la santé des vivants en faisant passer les morts par la mosquée ; ils vont de chez eux droit au cimetière, tout comme des libres-penseurs.

Les étrangers s’arrêtent, étonnés, quand ils rencontrent dans les rues des villes ou des villages d’Algérie, une foule nombreuse où les Aïssaouas ont déployé leurs drapeaux ; ou bien un petit groupe d’Arabes silencieux, portant, suivant l’usage, sur le bout des doigts, sous un surtout de moire verte gansée d’or,