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un peu à la campagne, est rigoureusement suivi dans les villes ; aussi, abhorrent-elles les villes, qu’elles considèrent à juste titre comme des tombeaux où leur vie murée est en proie à toutes les infirmités physiques comme à toutes les sujétions morales.

Les femmes d’Alger et des environs ont le visage caché par une sorte de loup fait d’un mouchoir qui laisse seulement voir les beaux yeux. Elles ne connaissent point l’embarras des jupes. Sous le haïck, elles portent avec le pantalon bouffant très étoffé, très long et presque toujours blanc, une mignonne veste en soie claire qui leur sied à ravir. Elles ont au-dessous du haïck, crânement posé sur la tête, aux lourdes tresses noires, un petit bonnet tintinnabulant de piécettes d’où s’échappent leurs cheveux, naturellement frisés.

Les femmes de Laghouat portent toutes un costume qui, fût-il fait de haillons, a une coupe théâtrale. Ce costume, composé d’une sorte de péplum antique, ouvert sur les côtés,