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Alger sans écoles Arabes de filles




Les deux mille fillettes arabes ou kabyles disséminées dans les écoles françaises du territoire de l’Algérie, infligent un éclatant démenti à ceux qui affirment que les indigènes sont inaptes à profiter de l’instruction qui leur est donnée. Ces jeunes musulmanes, non seulement font preuve de capacités intellectuelles remarquables, mais à la fin de l’année, leurs parents ont le droit d’être fiers de leurs succès puisqu’elles remportent de beaux prix, ou subissent très bien les examens.

Ces garanties d’intelligence ne décident pas les rapporteurs du budget de l’Algérie à proposer d’instruire les filles arabes : « Pas pour elles, disent-ils, d’écoles qui en feraient des déclassées. »

L’instruction produit le même effet en France qu’en Algérie. En élevant moralement celui qui l’a reçue, elle le déclasse, elle lui crée des besoins. Voudrait-on pour s’épargner