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travailler ; très ingénieuses, comme toutes les filles de la nature, elles enfoncent dans la terre quatre grands piquets, sur lesquels elles attachent des traverses en bois destinées à supporter un plafond de branches de lauriers-roses, de lentisques ou de chênes nains, les mêmes branches abritent le fond et les côtés de ce gourbi fleuri sous lequel est installé le métier à laine.

Elles ne se servent pour travailler que de leurs mains et d’un petit instrument en fer, qu’elles promènent vivement sur la trame pour régulariser le tissage.

Avec les laines mérinos, les laines fines, les musulmanes fabriquent des haïcks et des burnous, elles joignent des laines communes aux poils de chameaux, aux filaments de palmiers, et elles en tissent des toiles à tentes imperméables, d’un demi-centimètre d’épaisseur.

Le grand plaisir des femmes arabes est de fabriquer des tapis sur lesquels jouent d’éclatantes couleurs. Les Raïra et les Yamina, qui ont un tapis sur le métier, triomphent dans