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ÉTATS OÙ LES FEMMES EXERCENT LEURS DROITS POLITIQUES

obtenir leurs droits politiques, les féministes sont forcées de recourir aux moyens révolutionnaires.

Le 3 mai 1908, les suffragistes parisiennes envahirent la section électorale de la rue Paul-Baudry, la section électorale de la mairie du 2e arrondissement, la section électorale de la mairie du 1er arrondissement, et l’une d’entre elles, mit la main sur les urnes et tenta de les culbuter.

Ce ne fut qu’à la section électorale de la place Baudoyer, 4e arrondissement, qu’Hubertine Auclert parvint enfin à s’emparer de l’urne qu’elle secoua, renversa et jeta violemment à terre en disant : « Ces urnes sont illégales ! elles ne contiennent que des bulletins de votes masculins ! alors que les femmes ont comme les hommes des intérêts à défendre à l’Hôtel de Ville. »

Immédiatement arrêtée, Hubertine Auclert fut conduite au commissariat où procès-verbal fut dressé contre elle.


Les femmes peuvent précipiter l’entrée de leur sexe dans la salle de vote ; pour cela, il faut que de dilettantes, elles deviennent des sectaires du féminisme.

Les revendicatrices intensifieront leur propagande, si elles substituent les efforts collectifs aux efforts individuels, en faisant se fédérer tous les groupements suffragistes, en déterminant les femmes de toutes opinions, de toutes conditions — pareillement opprimées et spoliées par la loi — à s’unir pour exercer une pression sur les pouvoirs publics et forcer l’entrée du droit commun politique.