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NOTES CRITIQUES

la correction du duel caitif, qu’il avait proposée au temps de la lecture caitif, en mettant une virgule après deport : les deux parties du vers s’opposeraient pour annoncer les alternatives de peine et de bonheur des deux héros. On peut penser (c’est l’opinion de Schulze) que le viel antif est l’auteur de la chantefable, soit qu’il se présente lui-même comme un vieillard, soit qu’il ait eu pour nom ou surnom « Viel Antif » (cf. Veillantif, nom du cheval de Roland, que Philippe Mousket appelle Vious antis), ou bien peut-être le jongleur qui la jouait ; si l’on adoptait ce mode d’interprétation, on pourrait encore songer à voir dans le viel antif non pas l’auteur, mais le modèle ancien auquel celui-ci aurait emprunté le thème initial de son œuvre. — 7 Si l’on voit dans Qui du v. 1, non pas un relatif à valeur hypothétique (= « si quelqu’un »), mais un interrogatif, on mettra, avec Suchier, à la fin du v. 7 un point d’interrogation. — 8 biax est li dis — 9 bn̄ — 15 est rices S ; douce peut s’expliquer par accord avec un mot sous-entendu, peut-être cantefable (Piccoli).

II 1 que supprimé S.

III 5 Si que est un relatif représentant Nicolete du v. 3, il faut supprimer la virgule après le v. 4, mettre une ponctuation forte après le v. 5 et lire li, datif masc. représentant Aucassin ; si que est une conjonction, on peut lui donner le sens de « car », et l’entendre comme une explication de retraire (interprétation qui me paraît acceptable), ou le sens de « quoique » expliquant la négation du v. 4, ou encore, avec Acher, le sens de « sauf que » (moins vraisemblable) ; avec que conjonction on peut lire ne li = « ne (la) lui » ou ne l’i = « ne l’y » (cf. IV 10–11, qu’il i va ne qu’il i vient ne qu’il i parole) : cette dernière interprétation semble mieux en accord avec les faits et le mouvement de la phrase. — 8 Vers mis par d’anciens éditeurs dans la bouche d’Aucassin comme une première réponse à sa mère ; c’est plutôt une constatation faite par celle-ci, une concession à l’évidence, qui n’affaiblit pas l’objection suivante. — 12 prem feme dans le texte au début de la colonne 71 a, qui commence un cahier, mais pren femme en réclame au bas du dernier verso du cahier précèdent. — 16 melcraire, P et S corr., cf. M. Roques, Esclairier le cuer, dans Mélanges Lot, 723 sq. et 731, n. 1. — 18 douc, S corr. fine.