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quelque sorte, se faire à lui-même l'application de certains vers de l'auteur des Tragiques, et dire avec lui :

J'ai vu................. la France affolée......
Voicy le reistre noir foudroyer au travers
Les masures de France... Et de doctes brigands...
...........................................Et le furieux vice
Et le meurtre public sous le nom de justice...
Les temples, hospitaux, pillés et outragés,
Les collèges détruits par la main ennemie
Des citoyens esmus..................................

Il peut dire, hélas ! qu'il a vu, lui aussi,

...........................Eschauffer la bestise civile
A fouler sous les pieds tout l'honneur de la ville...
Piper les foibles cœurs du nom de liberté...
Courir la multitude aux brutes cruautez...
Moins propre à guerroyer qu'à la fureur civile...

Qu'il a été, une fois de plus, appelé

A juger quelle beste est un peuple sans bride...

Et il peut s'écrier avec une amère douleur :

O France désolée! ô France sanguinaire !
Non pas terre, mais cendre ! .....................
Tu donnes aux forains (à l'étranger) ton avoir qui s'esgare !

Comment se défendrait-on aujourd'hui de tels rapprochements ?

Car nos yeux sont tesmoings du subject de nos vers.

Est-ce, en effet, pour son temps seulement que d'Aubigné semble avoir écrit :