AVANT-PROPOS
I
ême avant de voir le jour, certains livres ont leur destin : habent sua fata… Celui-ci est, pour sa
part, un des témoins, une des victimes de la
funeste année 1870-71, de notre guerre étrangère et de notre guerre civile. La première l’a arrêté au début de l’impression et a sans doute avancé la mort de l’éminent
écrivain qui devait être le parrain de cette édition des Tragiques. La seconde l’a menacé dans son achèvement même ; car les désastreux incendies qui, en découronnant Paris, ont rendu la Commune à jamais exécrable, ont anéanti le cabinet et les travaux posthumes de ce premier éditeur ; et ils n’ont pas épargné non plus celui qui écrit ces lignes : en un mot, peu s’en est fallu que tout ce qui devait permettre la continuation de l’œuvre ne fût englouti en même temps.
Né dans de telles conjonctures, notre volume peut, en