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après le tien, je fais une chose blâmable et peu conforme à l’humilité chrétienne. Comme je l’ai souvent déclaré, je dois me faire tout à tous, c’est-à-dire observer envers toi la déférence prescrite par la loi et les usages de Rome envers les sénateurs, et par conséquent choisir pour moi la dernière place, à la fin de la lettre. Pour tout ce qui dépend de ma volonté, loin de moi l’idée d’agir mesquinement et de manquer aux convenances ! Adieu, le plus dévoué des maîtres.


LETTRE XI.


sénèque à paul, salut.


Je te salue, mon cher Paul. Si tu veux bien, sublime apôtre de la charité, non-seulement unir de toute manière ton nom au mien, mais ne faire qu’un avec moi, ce sera un grand honneur pour ton cher Sénèque. Tu es la cime, le sommet le plus élevé entre toutes les sommités, et tu ne me permettrais pas de me réjouir, lorsque je suis tellement rapproché de toi que je pourrais être pris pour un autre toi-même ! Ne te prétends donc pas indigne de figurer en tête de notre correspondance. Autrement, je croirais que c’est un jeu de ta part et une épreuve où tu veux me mettre. Ne sais-je pas que tu es citoyen romain ? Je voudrais tenir parmi les miens le rang que tu occupes auprès des tiens. Adieu, mon cher ami.


LETTRE XII.


sénèque à paul, salut.


Je te salue, mon cher ami. Crois-tu que je ne ressente pas une douleur amère en voyant que votre innocence est condamnée à de fréquents supplices, et que le peuple,