Page:Aubert de Gaspé - Le chercheur de trésors ou L’influence d'un livre, 1878.djvu/98

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 98 —

présentent une grosse gerbe et nous allons avoir un divertissement ; tu ne seras pas de trop. D’où viens-tu ?

— De la ville, mon oncle.

— Ah ! Je suppose que tu es encore dans tes belles entreprises.

Le mécontentement se peignit sur le visage d’Amand ; le vieillard s’en étant aperçu, ajouta :

— Allons, n’en parlons plus, puisque ça te fait de la peine. Je suis sûr que tu t’es fatigué ; viens prendre un coup.

Ils avaient à peine fini leurs verres, qu’ils entendirent les chants des habitants qui revenaient du travail après avoir terminé la moisson du bonhomme. Suivant le cérémonial d’usage, le vieillard alla s’asseoir au fond de la chambre, dans un grand fauteuil placé pour l’occasion, et attendit d’un air joyeux et content l’arrivée de ses enfants et de ses petits-fils, qui ne tardèrent pas à rentrer en foule, précédés de l’aîné de la famille, qui tenait d’une main un faisceau de superbes tiges de blé chargées de leurs