Page:Aubert de Gaspé - Le chercheur de trésors ou L’influence d'un livre, 1878.djvu/97

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 97 —

là, près d’une petite rivière, où il se proposait de se reposer quelques instants. Il était près de huit heures et demi lorsqu’il y parvint ; il prit deux ou trois morceaux de planches, étendus çà et là, aux environs d’un vieux moulin à scie, s’en fit un siége, et s’étant jeté sur le côté, il tira de la poche de son gilet un morceau de pain qu’il se mit à manger de bon appétit. Lorsqu’il fut remis de sa fatigue il continua sa route aussi vite que les chemins le lui permirent dans le dessein d’arriver, avant le soleil couchant, chez un de ses oncles qui demeurait à Saint-Thomas, à sept lieues de là. Il pouvait être sept heures du soir lorsqu’il aperçut la fumée du toit hospitalier de Joseph Amand ; cette vue le fit sourire ; car il avait faim.

— Bonjour, mon oncle, dit-il à un vieillard frais et rosé, qui fumait sa pipe, assis sur le seuil de la porte.

— Tiens ! c’est toi, Charles ; rentre mon garçon ; tu es le bienvenu ; tu arrives à propos ce soir ; les jeunes gens me