Page:Aubert de Gaspé - Le chercheur de trésors ou L’influence d'un livre, 1878.djvu/94

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 94 —

— Oui, monsieur, donnez-vous la peine d’entrer.

La vieille mégère était assise au coin du feu, le front appuyé dans ses deux mains et entièrement absorbée dans ses pensées. Croyant que c’était quelqu’un de ses voisins, elle ne leva pas même la tête quand Amand entra ; mais la jeune fille l’ayant prise par son mantelet, en lui disant qu’un monsieur étranger voulait lui parler, elle se leva aussitôt en le regardant d’un air où perçait la méfiance.

— Y a-t-il quelque chose à votre service, dit-elle d’une voix tremblante.

— Oui, la mère ; je voudrais vous parler un moment en particulier.

— Alors passez par ici, dit-elle en ouvrant une porte qui donnait dans un petit appartenant généralement nommé dans les campagnes bas côté.

Si la première pièce était dans un état de délabrement complet, la seconde ne lui en cédait point ; le plancher en était si mauvais, qu’avant d’y entrer notre héros le sonda plusieurs fois avec son