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Le chemin que prit notre héros pour se rendre à Saint-Jean-Port-Joli n’était pas macadamisé, et le sol, qui était extrêmement noir, devenait boueux dans la saison des pluies. Amand avançait donc avec peine, suivant, autant que possible, les clôtures et glissant presque à chaque pas. Néanmoins, après une marche pénible de quatre heures, il arriva dans la paroisse de Beaumont, au bas d’une colline connue sous le nom de Côte-à-Nollet. Au pied de cette côte, à un demi-arpent de la voie publique, dans un endroit enfoncé, est une petite chaumière presqu’en ruines : c’est la demeure de la vieille Nollet, qui a donné son nom au côteau dont nous parlons. La femme Nollet se mêlait aussi de nécromancie et passait généralement, dans l’esprit des habitants, pour la plus grande sorcière du Canada. Si mon lecteur croyait que cette fée ressemblait à la fée aux miettes de Charles Nodier, il se tromperait fort, car l’amante de Michel, hormis les dents, n’avait rien de