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de partir le lendemain, avant le lever du soleil, pour regagner son humble toit aussitôt que possible. Une chose surtout lui faisait désirer, avec grande hâte, d’être de retour chez lui : il voulait préparer sa main-de-gloire avant que le bras de Mareuil ne fût en décomposition, et il sentait bien qu’il ne pouvait trop se hâter ; car il avait une distance de soixante-et-cinq milles à parcourir, à pied, dans des chemins très-désavantageux. Il traversa donc le même soir à la Pointe-Lévi, afin d’être prêt à se mettre en route le lendemain avant l’aurore. Il se coucha après avoir mis sous son oreiller les deux objets de sa sollicitude, mais il essaya en vain de fermer la paupière ; car si l’inquiétude l’avait empêché de dormir jadis, la joie qu’il éprouvait dans le moment lui faisait le même effet. Il entendit avec impatience la pendule sonner toutes les heures de la nuit, et à trois heures du matin il sauta hors de son lit, s’habilla à la hâte, souhaita le bonjour à ses hôtes et se mit en route.