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un demi aveu de ce qui s’était passé entre elle et l’inconnu. La consternation se répandit bien vite dans le bal, on chuchotait, et les prières seules de Latulipe empêchaient les convives de se retirer.

L’étranger, paraissant indifférent à tout ce qui se passait autour de lui, continuait ses galanteries auprès de Rose, et lui disait en riant, et tout en lui présentant un superbe collier en perles et en or : Ôtez votre collier de verre, belle Rose, et acceptez, pour l’amour de moi, ce collier de vraies perles. Or, à ce collier de verre, pendait une petite croix et la pauvre fille refusait de l’ôter.

Cependant une autre scène se passait au presbytère de la paroisse, où le vieux curé, agenouillé depuis neuf heures du soir, ne cessait d’invoquer Dieu : le priant de pardonner les péchés que commettaient ses paroissiens dans cette nuit de désordre, le Mardi-Gras. Le saint vieillard s’était endormi, en priant avec