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l’inconnu, d’être à moi toute la veillée : pourquoi ne seriez-vous pas à moi pour toujours ?

Finissez-donc, monsieur, ce n’est pas bien à vous de vous moquer d’une pauvre fille d’habitant comme moi, répliqua Rose.

— Je vous jure, dit l’étranger, que rien n’est plus sérieux que ce que je vous propose ; dites : Oui… seulement et rien, ne pourra nous séparer à l’avenir.

— Mais, monsieur !… et elle jeta un coup d’œil sur le malheureux Lepard.

— J’entends, dit l’étranger d’un air hautain, vous aimez ce Gabriel ? ainsi n’en parlons plus.

— Oh ! oui… je l’aime… je l’ai aimé… mais tenez, vous autres, gros messieurs, vous êtes si enjôleurs de filles que je ne puis m’y fier.

— Quoi ! belle Rose, vous me croiriez capable de vous tromper, s’écria l’inconnu, je vous jure par ce que j’ai de plus sacré… par…

— Oh ! non, ne jurez pas ; je vous crois