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mobilité d’une statue, un grand sabre écossais qu’il appuyait sur sa cuisse. Plusieurs habitants fumaient tranquillement leur pipe, et au milieu d’eux était un voyageur qui, ayant passé trente ans au service de la compagnie du Nord-Ouest, n’était revenu que depuis quelque temps au sein de sa famille, étonné de son retour. Saint-Céran écrivait assis près d’une table.

Cependant la tempête mugissait avec fureur, la pluie tombait par torrents, les éclairs sillonnaient la nue et le tonnerre grondait comme au jugement dernier. Tous les regards se tournèrent vers Mareuil, qui paraissait insensible à ce qui se passait autour de lui, sur la terre et dans les cieux.

— Il dort, dit Saint-Céran, il dort paisiblement, tandis que l’ange vengeur plane au-dessus de lui et semble exciter la fureur des éléments.

— C’est plutôt le diable, dit François Rigault, qui se réjouit d’avance de la bonne prise qu’il va faire ; je suis certain