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ensuite après avoir donné l’ordre qu’il y eût pendant toute la nuit une garde armée près de lui.

La tempête qui, la nuit précédente, avait cessé lorsque le corps du malheureux Guillemette était devenu le jouet des flots, ébranlait de nouveau la petite maison où gisait le meurtrier, et quelques gouttes de grosse pluie frappaient de temps à autre les vitres. Sur un matelas dans un coin de la chambre encore teinte de sang, était couché Mareuil, le dos tourné aux assistants et la tête enveloppée d’une couverture. Trois des gardiens, armés de fusils, n’avaient rien de remarquable : leurs regards annonçaient la bonhomie du cultivateur canadien, et contrastaient avec leur occupation ; quant au quatrième, il paraissait à sa place ; ce personnage gros et trapu, avait le regard farouche ; et une immense paire de favoris rouges qui lui couvraient la moitié du visage donnait quelque chose d’atroce à sa physionomie. Il tenait dans sa main droite, avec l’im-