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jour, la fermière courut à sa pêche afin de chercher du poisson pour le déjeuner de son hôte. Qui pourrait peindre son horreur lorsque sa marche fut arrêtée par un cadavre qu’elle heurta ! Elle rebroussa chemin aussitôt et courut donner l’alarme chez elle. Son mari, accompagné de Saint-Céran et de plusieurs domestiques, s’y rendit sur le champ. Quel fut l’étonnement de notre jeune voyageur quand il reconnut son ami ; il allait jeter un cri de surprise, lorsqu’il aperçut une blessure au crâne. Il devint alors calme et observa seulement :

— Malheureux jeune homme ! Il faut le transporter immédiatement chez vous, M. Thibault.

Ayant déposé silencieusement le cadavre sur une planche, ils prirent le chemin de la maison, accompagnés de la femme et des domestiques qui suivaient en pleurant : car c’était une émotion violente pour des âmes vierges, qui n’avaient jamais eu occasion d’aller se blaser dans les théâtres, même sur