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ensuite le corps et lui attacha les pieds avec une corde, fit le tour de chaque fenêtre pour voir s’il n’entendrait rien au dehors et ouvrit sa porte ; mais aucune voix étrangère ne troublait le silence de la nuit : la tempête régnait dans toute son horreur, et le sifflement du vent, mêlé au bruit de la pluie et au mugissement des vagues, se faisait seul entendre. Il referma la porte avec précaution, ouvrit la fenêtre qui donnait sur le rivage, y jeta le corps et le rejoignit aussitôt. La force du vent le faisait chanceler et l’obscurité de la nuit l’empêchait de voir la petite embarcation dans laquelle il se proposait de se livrer avec sa victime à la merci des flots. Il la trouva enfin, et quoiqu’il eût fallut la force de deux hommes pour la soulever, il la fit partir de terre d’un bras vigoureux, y déposa le corps et la porta jusqu’à l’endroit où la vague venait expirer sur le rivage. Il attacha alors le cadavre derrière le canot, et s’y étant placé, il fit longtemps de vains efforts pour