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— Voyons, avouez-le donc : vous vous êtes muni de quelques saintes reliques pour faire avorter mes projets. Vous auriez aussi bien fait de rester chez vous, homme faible et pusillanime. Pourquoi faut-il que ma malheureuse destinée m’ait fait jeter les yeux sur vous, au préjudice d’une centaine d’hommes (et il appuya sur ce mot) qui auraient pris votre place avec tant de joie !

— Je n’ai point de reliques, mais j’ai une conscience pure, et je remercie Dieu qu’il m’ait donné assez de force pour ne pas suivre tes conseils pernicieux. Je ne suis pas un voleur ! J’ai acheté la poule noire !

Et sans attendre aucune réponse, il se mit à remonter le flanc de la montagne.

— Que le diable puisse te rendre tout le mal que tu me fais ! lui cria notre héros, sans bouger de sa place.

Dès qu’il fut seul, il s’assit et demeura plongé dans un profond abattement, qui dura près d’une heure, puis s’étant levé tout-à-coup :