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lui répondit : ouvrez, [1] et il entra ; il manifesta le désir d’acheter une poule noire. Le marché fut bientôt conclu, et, moyennant la somme d’un franc, Dupont retourna chez lui muni de cet être magique qui devait lui ouvrir les mines du Pérou. Il la cacha dans sa grange et délivré de toute inquiétude de ce côté, il put vaquer tranquillement, le reste du jour, à ses travaux habituels en attendant la nuit avec impatience.

Amand n’était pas resté oisif pendant cette longue matinée ; dès l’aurore il s’était rendu à la montagne voisine pour se procurer de la verveine, chose indispensablement nécessaire à la réussite de la conjuration qu’il devait exécuter pendant la nuit ; et muni de ce précieux talisman il était revenu exténué de fatigue, pour prendre son seul repas ; et, quel repas ! du pain… qui devait le

  1. Les cultivateurs canadiens ne disent jamais entrez ; mais ouvrez. Cet usage est fondé sur une vieille légende qui rapporte qu’une jeune femme ayant un jour répondu à quelqu’un qui frappait : « entrez » le diable entra et s’empara d’elle.