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aussi se livra-t-il à ses études alchimiques, près de l’âtre de l’humble chaumière où nous l’avons trouvé en commençant cette histoire, et où il mourra probablement ; car, voyez-vous, son âme à lui, c’est dans ce foyer. Ne l’accusez pas de folie, au moins dans cela, car le foyer c’est le royaume des illusions, c’est la source des rêves de bonheur. Vous tous, nés au sein de l’aisance, ne faites-vous pas consister une partie des délices de la vie à être couchés près d’un feu pétillant, en vous reposant de ce que vous appelez les fatigues de la journée ? N’est-ce pas parmi ces brasiers, aux images fantastiques, que votre imagination cherche une autre existence qui puisse vous dédommager d’un monde où vous ne trouvez que des intérêts plus vils les uns que les autres, et qui s’entre choquent sans cesse ? N’est-ce pas près du foyer que la jeune canadienne, que l’éducation n’a pas encore perfectionnée, se demande si parmi cette foule d’hommes élégants qui l’entourent, elle ne trouvera