Page:Aubert de Gaspé - Le chercheur de trésors ou L’influence d'un livre, 1878.djvu/152

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 152 —

ne peut aimer sans se brouiller de temps à autre : elles n’ont qu’à voir leurs galants tous les six mois, et pour deux ou trois jours seulement, et elles ne chercheront pas à se l’attacher en le tourmentant ; et je crois, en outre, que cet ouvrage n’aurait pas fini par un mariage, si Amélie avait suivi ce système ; car Saint-Céran n’aimait pas les coquettes.

Le lendemain de son entrevue avec Dimitry, Saint-Céran écrivait la lettre suivante :


Ma chère Amélie,

Le temps est enfin venu de te rappeler tes promesses et de tenir les miennes. Tu dois être à moi, tu me l’as juré, et je réclame ton serment. Ton père est peut-être mort ; rien ne t’empêche de faire mon bonheur, et je pense que, s’il vivait, il ne me refuserait pas ta main maintenant. Mais peu importe, je serai près de toi dans quelques jours. Adieu mon amie.

De Saint-Céran.