Page:Aubert de Gaspé - Le chercheur de trésors ou L’influence d'un livre, 1878.djvu/138

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 138 —

de bois ; quant à mon ami, je ne l’ai pas revu. En chavirant, par bonheur, j’ai attrapé une écoute, à l’aide de laquelle j’ai remonté sur la chaloupe.

— Il va falloir que vous veniez jusqu’à l’Île d’Anticosti avec moi.

— Tant mieux, dit notre héros, (car c’était lui,) ça s’adonne bien, car j’y ai affaire — sommes-nous loin ?

— Un peu ; vous avez le temps de faire sécher vos habits avant que nous arrivions, dit le capitaine en riant, descendez toujours dans la chambre, il y a du feu.

Malgré tous les efforts de Clenricard, Amand ne voulut jamais ôter ses habits pour les faire sécher ; il craignait qu’on ne s’aperçût de sa main-de-gloire qu’il portait attachée sur sa poitrine, et à laquelle il croyait devoir son salut dans cette occasion.

Huit jours après ils étaient arrivés au port, et notre héros fut mis à terre, sans un seul sol dans sa poche, dans une île presque déserte. Dès que Clenricard sut