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surtout, attendait avec impatience. Enfin l’heure arriva, et ils s’acheminèrent vers le bosquet. Tirer un briquet et allumer la chandelle fut l’affaire d’un moment, et ils commencèrent tous deux une marche lente et majestueuse. Après plusieurs détours, ils arrivèrent près de l’endroit ou étaient cachés les deux jeunes gens. Adolphe tira, aussitôt, son coup, l’air passa près du visage d’Amand, mais n’éteignit pas la lumière. Ce dernier tressaillit :

— Bonne place, dit-il, à son compagnon : cherchons.

Un second coup de la canne eut plus d’effet, ils se trouvèrent dans les ténèbres. Le héros eut immédiatement recours, de nouveau, au briquet, alluma une autre chandelle et se mit aussitôt en besogne. Qui pourrait peindre sa joie lorsque d’un coup de sa bêche il frappa le haut d’un baril ; il ne put prononcer que ces mots :

— Capistrau, notre fortune est faite : travaillons, mon garçon.

Ils le tirèrent, avec peine, et rega-