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des plus scientifiques et de trancher toutes les questions qu’on lui présentait, sans difficulté. Amand, seul, avait su lui en imposer ; parce qu’il savait des mots plus longs et plus difficiles à prononcer que lui. Notre héros s’était trouvé dans la nécessité de lui confier son secret ; car ne pouvant conduire une chaloupe, il lui fallait quelqu’un pour le traverser à la côte nord-ouest du fleuve. Il lui avait donc expliqué le but de son voyage à la capitale, et lui avait fait promettre de l’accompagner à son retour.

Eh bien Amand, dit-il en l’abordant, as-tu tout ce qu’il te faut ?

— Chut, Capistrau, parle plus bas ; je ne t’ai pas vu dans le bois ; d’autres pourraient bien nous entendre à notre insu. Rentrons.

— Partons-nous demain ?

— Sans doute ; où est la chaloupe ?

— Je l’ai laissée dans l’anse, prête à faire voile quand tu voudras.

— Allons, c’est bien, demain, à la marée montante, si le vent est bon.