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trésor enfoui. Arrivé chez lui, tout fut bientôt préparé, et, dès le lendemain, il devait traverser le fleuve pour se rendre à la caverne du cap au Corbeau. Celui qui l’eût vu la veille de son départ se promener, à grands pas, près de sa demeure, aurait pu s’écrier avec le poète :

Ah ! qui peindra jamais cet ennui dévorant,
Les extases d’espoir, les fureurs solitaires,
D’un grand homme ignoré qui lui seul se comprend.
Casimir Delavigne.

Il l’avait conçu, lui, cette idée, avant le poète, et que de consolations ne lui donnait-elle pas au milieu d’un monde railleur et méprisant ! La nécessité, le malheur l’avaient rendu morose. Il répondait un jour, avec une amère ironie, à un sarcasme qui lui était adressé : « Continuez, continuez, le mépris vaut mieux que la pitié au malheur qu’on ne soulage pas. »

Quelles pouvaient être les pensées qui l’occupaient en ce moment ? Il songeait à son élévation future ; car il n’avait plus un seul doute. Tout dépendait de lui