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votre âge, moi, j’étais un homme ; oui, un homme. Regardez, dit-il en se levant avec peine, à l’aide de son bâton ; regardez, avec dédain même, si c’est votre bon plaisir, ce visage étique, ces yeux éteints, ces bras décharnés, tout ce corps amaigri ; eh bien, monsieur, à votre âge, des muscles d’acier faisaient mouvoir ce corps qui n’est plus aujourd’hui qu’un spectre ambulant. Quel homme osait alors, continua le vieillard avec énergie, se mesurer avec Rodrigue, surnommé Bras-de-fer ? et quant à l’éducation, sans avoir mis, aussi souvent que vous, le nez dans la science, j’en avais assez pour exercer une profession honorable, si mes passions ne m’eussent aveuglé ; eh bien, monsieur, à vingt-cinq ans une vision terrible, et il y a de cela soixante ans passés, m’a mis dans l’état de marasme où vous me voyez. Mais, mon Dieu, s’écria le vieillard en levant, vers le ciel, ses deux mains décharnées : si vous m’avez permis de traîner une si longue existence, c’est