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un enfant, fruit de leur union. Cet homme, que nous appellerons Charles Amand, la possédait au temps dont nous parlons, en ayant éloigné ses autres habitants afin de vaquer secrètement à des travaux mystérieux auxquels il avait dévoué sa vie. C’était le quinze août de l’année 182— ; Charles Amand était debout au milieu de l’unique pièce que contenait ce petit édifice presqu’en ruine. D’un côté, un méchant lit sans rideau ; vis-à-vis, un établi de menuisier, couvert de divers instruments, parmi lesquels on remarquait deux creusets, dont l’un était cassé : aussi, différents minéraux que Charles considérait d’un air pensif sur un âtre ; au côté droit de l’appartement, brûlaient, épars çà et là quelques morceaux de charbon de terre. Près de l’âtre, sur une table, un mauvais encrier, quelques morceaux de papier et un livre ouvert absorbaient une partie de l’attention de l’Alchimiste moderne ; ce livre était : les ouvrages d’Albert-le-Petit.

L’homme dont nous parlons était