dans ses bras. Ah ! qu’il fut long et délicieux le baiser qu’il donna à la jeune fille qui, pleine de confiance en son honneur, se livrait sans réserve au plaisir de presser son amant sur son cœur, après une si longue séparation.
— Ah ! désormais Eugène, tu ne me laisseras plus, j’ai trop souffert pendant ton absence. Une étreinte passionnée fut la réponse du jeune homme.
— Parle donc, mon Eugène, dis-moi donc que tu mourras près de moi.
— Il faudra pourtant que je parte de nouveau, Amélie.
— Eh bien pourquoi donc mon ami ?
— Tu le sais, je suis sans fortune et si je veux que tu m’appartiennes un jour….
La jeune fille soupira et quelques larmes mouillèrent sa paupière.
— Pourquoi ne pas unir nos destinées dès demain, Eugène. ?
— Je ne pourrais me résoudre à te voir souffrir, mon amour.
— Ah ! tu ne connais pas le cœur d’une femme, si tu crois qu’il y ait de plus grande souffrance que celles de l’absence.
— Dis-moi, Eugène, crois-tu que l’on puisse souffrir quand on est avec celui qu’on aime ? Mais non, je le sens, je ne suis pas née pour faire ton bonheur.
Le jeune homme répondit par un soupir. — Peut-être qu’un jour, ajouta-t-il nous pourrons