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ce que c’est que votre or piment, — et il lui lut l’article suivant :

Orpiment, s. m : Arsenic jaune qu’on trouve tout formé dans les terres ; on s’en sert pour peindre en jaune : on le nomme aussi orpin.

Le héros le lut et le relut : — maudit Français, menteur, — murmura-t-il, entre ses dents, — et moi qui croyais tous le tems qu’il disait vrai, — c’est égal, quand à en faire de l’argent, cela j’en suis sûr — à propos, dit-il, désirant changer la conversation, — vous avez écrit à Amélie, dites-le donc, vous lui proposez là un joli coup.

— Nous y voilà, se dit tout bas St Çéran, que voulez-vous, mon cher Amand, vous ne voulez-pas consentir à mon mariage, et il me faut Amélie à moi.

Me l’avez-vous demandée ? est-ce que vous croyiez que j’allais vous l’offrir ? — Hein ! fit St. Céran, non pas tout-à-fait. — Mais, vous lui aviez défendu de me parler pour toujours.

— J’avais mes raisons, dit le héros.

— Alors, si je vous la demandais, me la refuseriez-vous ?

— Qui sait ?

St. Céran lui fit aussitôt une demande, dans toutes les formes, de la main d’Amélie, à laquelle Amand se hâta d’acquiescer. Le jeune médecin le pria d’accepter un petit présent de noces, ajoutant que connaissant sa soif de la science, il le priait de trouver bon que son don fût tout-à-fait littéraire. En conséquence, il lui présenta le