bien vu dans le monde. Si mon lecteur ne croit pas que ces deux choses ont une grande influence sur le moral d’un homme, qu’il aille le demander à tous ces jeunes commis et écrivains, qui le plus souvent sont sans place, et qui connaissent parfaitement ce qu’on appelle en anglais les — up’s and down’s of human life ; — et s’il ne veulent pas l’avouer, c’est que ces messieurs brillent dans le moment. Or, donc, Armand entra comme je viens de le dire — Bonjour Mr. De St. Céran, dit-il, du même air de confiance.
— Charmé de vous voir, Amand, asseyez-vous. Notre héros parut chagrin, son orgueil était froissé ; il lui sembla que son interlocuteur aurait bien pu dire Monsieur Amand : — un habit, cela change tant un homme, — néanmoins l’intérêt personnel, ce grand mobile des actions humaines, comme dit Volney, l’empêcha de s’en plaindre ; car il venait pour se débarrasser de sa fille, et il n’aurait pas voulu tout gâter.
— Vous avez voyagé depuis notre dernière entrevue, continua le jeune médecin, bon succès, j’espère ?
— Ah ! oui, monsieur, répondit Amand ; fameux pays d’où je viens, on sait payer le mérite là ; j’y serais bien resté, car je fesais ma fortune rapidement ; mais j’ai une famille, et vous sentez que l’idée de la croire malheureuse suffisait pour empoisonner mon existence : cela joint avec l’amour du pays qui m’a pris, m’a décidé à revenir. Mais