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qu’il eût préféré s’occuper de ses recherches chéries ; mais la nécessité l’y força, car il lui eût été difficile de vivre dans cet endroit, sans travailler. Il y resta cinq années, faisant le moins d’ouvrage qu’il pouvait, et passant le reste de son temps à faire des recherches près des rochers où il croyait qu’il avait péri quelques vaisseaux. Ses perquisitions ne furent pas inutiles, un jour il trouva, à trois brasses d’eau, une petite caisse qu’il retira, avec des peines infinies ; en l’ouvrant, il y trouva cinq cents piastres qu’il enterra promptement dans le sable ; car, il savait bien que si son patron la découvrait jamais, sa portion serait petite. Depuis ce temps, il s’occupa sans cesse, à chercher les moyens de s’échapper de l’Île ; ce qui n’était pas très-facile, car Clenricard qui avait intérêt à l’y garder ne lui laissait pas grande liberté. Enfin, après mille difficultés, il réussit à s’embarquer avec son trésor dans une barge qui revenait de la pêche à la morue, et il se trouva, de nouveau libre, et plein d’espérances de se rendre chez-lui.